16 novembre 2008
Le Gardien... Partie 4
Un rayon de soleil plus espiègle que les autres vint chatouiller les narines de Tu’Rim’Loëm. Le mage se réveilla brutalement en ponctuant son levé de deux tonitruants éternuements à la suite. Le regard noir de Dvarlim stoppa net sa joie matinale et il approuva de la tête le sous-entendu du Nain, laissant retomber sur son visage le masque de sagesse et de retenu qu’il affichait habituellement. Le Nain réajusta sa longue vue en direction du Gardien puis rassura ses deux compagnons d’un geste de la main.
Sur sa gauche, adossé à un arbre, le grand guerrier à la peau noire comme le jais s’affairait sur son petit-déjeuner. Le plus reconnu des épéistes du Royaume portait sa fameuse armure de cuir clouté blanchie à la chaux qui contrastait si magnifiquement avec la couleur de sa peau. Chacun des gros clous qui la renforçaient était régulièrement lustré afin de renforcer le charisme déjà saisissant de Graum, le guerrier à l’esthétisme si raffiné. Ses muscles étaient imposants mais sa stature n’était pas celle d’un barbare jouant de sa puissance pour compenser sa lourdeur. Il composait parfaitement forces et agilité, vigueur et dextérité, pour faire de lui-même un tueur sans pareil sur les innombrables champs de batailles qu’il avait parcourus au nom de son roi. Il était de la race des champions, fidèle et immortel, que seules les années peuvent abattre. Probablement un futur souverain, une future légende.
Tu’Rim’Loëm s'assit en tailleur, posa son bâton sur ses genoux, et ferma les yeux à nouveau. Il se concentra sur son mana pour le sentir refluer dans chacun de ses vaisseaux sanguins, du plus gros au plus petit, irriguant tout son être de cette puissance rare. Son arme ressemblait à une vulgaire branche modelée par le temps mais, à y regarder de plus près, elle était gravée de plusieurs milliers de runes fines courant dans toutes les rainures et veines naturelles du bois. Après quelques secondes de méditation, chacune de ces runes se mit à luire d’une lumière douce et apaisante, révélant ainsi le pouvoir caché du modeste bâton. Jamais habitués à la beauté de cette magie malgré les longues années d’expérience, Dvarlim et Graum regardèrent béatement le mage quelques secondes avant de reprendre leurs occupations.
Publicité
Commentaires